La situation du chômage croissant chez les jeunes, surtout les jeunes diplômés et gradués, inquiète le MMM. Les mauves déplorent que des milliards de roupies soient dépensées annuellement pour former des jeunes qui deviendront des chômeurs vu que le système éducatif ne répond pas comme il faut aux exigences du marché du travail. Le MMM a, lors d'une conférence de presse ce mardi 21 août, fait ainsi cinq propositions au gouvernement pour remédier à cette situation.
Se basant sur les statistiques officielles, Steven Obeegadoo, président de la commission Education du MMM, souligne qu’en 2012 le taux de chômage tournera autour de 8%, soit environ 4 400 chômeurs. Et de ce nombre, fait-il ressortir, 40% sont des jeunes âgés entre 16 et 24 ans. Autre fait sur lequel il attire l’attention, c’est que 60% des chômeurs ne détiennent pas de School Certificate et 19% pas de CPE.
« Il y a aujourd’hui un chômage caché parmi les jeunes qui détiennent le HSC. Si nous ne faisons pas attention, nous connaîtrons la situation de 1982 », prévient Steven Obeegadoo.
Le chômage a aussi ses effets économiques et sociaux. « Nous avons un système éducatif qui crée une classe de jeunes dont les compétences sont inadaptées au marché du travail. L’éducation n’est plus le passeport pour un emploi. C’est un gâchis personnel et national », déplore, pour sa part, Kee Chong Li Kwong Wing. Selon lui, les gens qui investissent dans l’éducation de leurs enfants n’obtiennent pas de retour sur cet investissement. De plus, dit-il, ceux qui se rendent compte qu’ils n’ont pas suffisamment de chance d’avoir un emploi, malgré tous leurs efforts et leurs investissements, doivent réinvestir pour un nouveau diplôme. Et d’ajouter : « L’État, de son côté, dépense des milliards de roupies pour l’éducation, mais il y a quand même un manque de main d’œuvre qualifiée. »
Abondant dans le même sens, Steven Obeegadoo estime que ce n’est pas avec la croissance de 3% prévue pour cette année qu’on pourra créer des emplois additionnels pour les jeunes chômeurs. Il propose ainsi une éducation de base de qualité qui retiendra les jeunes dans le milieu scolaire ou de la formation et qui aidera ces derniers à trouver de l’emploi. « Aujourd’hui, il y a des jeunes qui sont au collège et qui complètent leur HSC à l’âge de 20 ans. Et cela gratuitement. Ce principe d’accompagnement jusqu’à l’âge de 20 ans doit être applicable à tous les jeunes car cela aiderait à éliminer le chômage chez les jeunes de 16 à 20 ans. Un jeune de cette tranche d’âge doit être au collège ou s’il ne travaille pas il doit suivre une formation. Et pour cela, le gouvernement doit faire provision pour une allocation de formation », réclame Steven Obeegadoo.
Le MMM fait aussi quatre autres propositions pour attaquer le problème du chômage chez les jeunes : l’ensemble des politiques publiques doivent accorder la priorité à la jeunesse ; il faut placer la création « d’emplois-jeunes » au cœur de la politique macro-économique ; il faut faire de « l’entreprenariat-jeunes » une priorité de l’État et il faut créer un Observatoire du marché du travail.
